Construire sa place

Mon année de stage a été portée par une question centrale : celle du groupe, de ma place dans la classe en tant que professeur des écoles, de ma position, de ma posture.
Le soucis du groupe est arrivé dès les premiers jours, partant de la crainte d’avoir un ensemble qui se disloque et qui « m’échappe » (dans tous les sens du terme). Dès septembre j’ai axé mes séances d’éducation physique et sportive sur des jeux de coopération et de cohésion. Ce soucis de créer un corps-classe est devenu mon terrain de recherche appliquée.

Comment construire sa place dans la classe, avec les élèves, devant les élèves, pour les élèves ? Quand doit-on être modèle, guide, quand doit-on être en retrait, s’effacer, quand doit-être dans la dévolution et « faire accepter à l’élève la responsabilité d’une situation d’apprentissage » (Guy Brousseau) ? Ces questionnements se sont construits tout au long de l’année en menant une analyse réflexive de ma pratique : les retours de mes formatrices, les enregistrements vidéo, les outils comme le G.E.A.S.E, les focales de Goigoux ou le multi-agenda de Bucheton, la réflexion sur les différents modèles d’autorité m’ont permis de me construire dans ce rapport pluriforme à la classe.

Comprendre qu’il fallait passer du faire-faire au faire-apprendre a fait évoluer mon regard, mes fiches de préparation et mon cahier journal, mes dispositifs didactiques pour la dictée, la dynamique que je souhaitais insuffler à la classe. La gestion de classe a clairement tiré bénéfice des ces évolutions didactiques et pédagogiques.

Les liens entre mise en action des élèves et climat de classe se sont éclaircis. La construction sans cesse en mouvement de la posture du professeur des écoles, l’équilibre qui se tisse entre chacun, restent des pistes de réflexion à prolonger.